
Quand il y a une volonté sincère, il n’y a aucun obstacle qui puisse lui résister. Et quand cette volonté se conjugue avec l’adhésion de responsables en phase avec les grandes orientations, il n’est rien d’impossible.
La Presse — C’est, heureusement, ce à quoi l’on est en train d’assister en matière de transport en commun.
La voie est dégagée
Et, plus précisément, dans le Grand Tunis. Les transformations rapides enregistrées ces derniers mois vont changer totalement, le paysage. En effet, tout montre que rien ne sera plus comme avant. Chacun y croit dur comme fer.
Le Tunisien a pu constater, depuis 2011, la dégradation inexorable du secteur des transports publics. Cette situation a perduré jusqu’à tout à fait récemment (c’est-à-dire, il y a quelques mois).
Si, durant une quinzaine d’années (miroir aux alouettes) on lui avait promis des améliorations, aucune promesse n’avait été tenue. Les conditions de déplacement des citoyens allaient de mal en pis et sans qu’il y ait le moindre espoir de s’en sortir.
D’ailleurs, personne n’oubliera le blocage par trop suspect et pendant au moins cinq longues années des travaux de la ligne D du RFR (Tunis-Gobaa). Ce n’est que par une décision de justice que l’affaire a pu connaître un dénouement. Signalons, à cet égard, que nous n’avons cessé de réclamer cette issue à travers de nombreux écrits sur ces mêmes colonnes et durant toute la période du conflit entre la Société du RFR et certains “élus” de la municipalité du Bardo.
On sentait bien qu’il y avait anguille sous roche et que l’on voulait protéger certains intérêts. À preuve : aujourd’hui, cette nouvelle ligne a donné une autre dimension au quotidien des 600.000 usagers potentiels de cette ligne (on estime qu’elle assure le transport de près de 110.000 voyageurs/jour). Personne, actuellement, n’est en mesure de dire le contraire. Pas même ceux qui avaient tout fait pour contrecarrer cet important projet au profit du transport privé. Il n’est que de voir la prolifération des taxis collectifs et autres bus privés.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles
Sans pour autant être contre ce secteur, il était de notre devoir de tout faire pour privilégier le secteur public.
Ces moyens de transport peuvent continuer à exercer leurs activités en complémentarité avec le transport public.
Ces activités peuvent se poursuivre dans un autre périmètre autre que celui qui existe. C’est-à-dire assurer des fonctions de rabattement avec les stations du RFR ou du métro ou, encore, des lignes de bus. De cette manière, on évitera l’entrée de ces véhicules dans la capitale.
Pour ne pas faire trop durer le suspense, nous nous permettons de demander aux responsables d’accélérer toutes les procédures pour la mise en circulation des bus nouvellement acquis. On pense, bien sûr, aux démarches auprès de l’agence tunisienne du transport terrestre (Attt), l’immatriculation et la fixation des plaques minéralogiques, le numérotage, les ultimes vérifications techniques ainsi que l’entraînement des agents à la manipulation des équipements électroniques, etc.
C’est vrai qu’il y a des mesures nécessaires à prendre. Mais on sait, aussi, qu’il y a urgence et que les clients de la Transtu piaffent d’impatience.
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Et nous sommes bien dans ce cas-là.
Ce que les gens redoutent et ce qui n’a pas été précisé, c’est la disponibilité du personnel. On se demande si le nombre d’agents sera suffisant ou non pour prendre en charge les véhicules qui seront mis en circulation le jour “J”.
Chose promise …
Il est difficile d’imaginer ou d’évaluer l’impact et les répercussions socio-économiques de la mise en service des capacités de la Transtu.
Il y aura moins de retards au travail, moins de conflits dans les entreprises ou les administrations justement à propos de ces retards, répercussions largement positives à moyen terme, moins de pression sur les travailleurs et meilleur rendement et d’autres retombées psychologiques (stress, rapports tendus entre employeurs et employés, ratages de rendez-vous et d’opportunités d’emploi notamment pour certains primo-employés etc).
Si toutes les promesses sont tenues et que tout se déroule comme prévu, on ne peut pas imaginer les retombées financières en faveur de nombreux usagers. Particulièrement ceux qui sont contraints de recourir aux taxis individuels ou collectifs pour être à l’heure au travail en l’absence flagrante des moyens de transport public.
Aussi espèrent-on que cette fois-ci sera la bonne et que tout ce que les responsables ont déclaré sera vérifié sur le terrain.
Tout le monde a pris au mot tout ce qui a été dit et redit par de nombreuses parties officielles.
Parmi ces promesses, nous retenons la fréquence des navettes, la ponctualité, la disponibilité des bus (et, sûrement, des personnels), le confort, le respect, la préservation des matériels non seulement de la part des utilisateurs mais aussi de la part des agents de la Transtu eux-mêmes. L’entretien et la maintenance des véhicules demeurent la clé de la pérennité du matériel. Ne permettons plus que nos bus soient tagués par on ne sait qui en toute impunité. Veillons, aussi, à leur propreté.
D’un côté, on s’attend à une régularité des fréquences avec une moyenne qui ne devrait pas dépasser les 15 ou 20 minutes comme l’ont réaffirmé à maintes reprises les premiers responsables. De l’autre, on accorde un très grand intérêt au renforcement de certaines lignes de bus et au rétablissement des lignes temporairement supprimées. Sans oublier la création de nouvelles lignes sur des axes non encore pourvus.
Ces doléances nous les avons déjà formulées en tant que porte-voix de la majorité des clients de l’opérateur de transport dans le Grand-Tunis.
Nous avons senti, dans les récentes déclarations du premier responsable de la Transtu à une radio privée, que la Société est, parfaitement, consciente des préoccupations de ses clients et qu’elle va dans le sens de la satisfaction de leurs attentes.
Ce responsable, a réitéré sans ambages que la nouvelle étape constituera une métamorphose du paysage du transport.
Pour finir, un petit clin d’œil à qui de droit. Pourquoi, cerise sur le gâteau, ne pas revenir à la tenue spécifique des agents ?